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Quartiers

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EN BORDURE DE QUARTIERS POPULAIRES




Le nouveau lycée est destiné à accueillir principalement des élèves originaires du quartier des Epinettes mais aussi du quartier des Batignolles plus à l'ouest dans le XVIIème arrondissement; il reçoit également des élèves de la proche banlieue de Clichy, qui n'a pas de lycée, et dépend alors du département de la Seine et de l'Académie de Paris. D'autres établissements de la capitale ont, déjà cette situation périphérique; Hélène Boucher, le lycée Claude Bernard dans le XVIeme arrondissement; mais ce qui fait l'originalité de ce lycée parisien, c'est la population scolaire à la quelle il est destiné, à la fois diversifiée et à forte connotation populaire.

Plan de Paris en 1950




Les quartiers



Jusqu'au début du XIXème siècle, le XVIIème arrondissement a trois de ses quartiers actuels, Monceau, Batignolles, Epinettes qui appartiennent encore à la commune rurale de Clichy, aux portes de Paris; par suite de leur expansion, les villages de Monceau et des Batignolles deviennent indépendants en 1830.Le village des Batignolles entraîne avec lui la partie encore entièrement agricole du lieu-dit des Epinettes, dont la première mention est retrouvée en 1693 dans un contrat d'échange de terres.

Avec le début de la révolution industrielle, qui s'accompagne de l'essor des chemins de fer, les évolutions de Monceau et des Batignolles divergent: La construction de la ligne de Paris à Saint- Germain, projet d'Emile Péreire, à l'origine du réseau ferré de la gare Saint Lazare est inaugurée en 1837.S'ajoute dans la deuxième partie du XIXème siècle, le chemin de fer de ceinture à l'intérieur des fortifications de Thiers, relié au réseau précédent. Les Batignolles, situées à l'est du complexe ferroviaire rejoignent alors le modèle d'évolution du nord et de l'est parisien, à vocation d'industries et d'habitat populaire alors que Monceau et les Ternes prolongent les quartiers bourgeois de l'ouest.



La coupure du chemin de fer croquis du XIXe L’habitat haussmanien : avenue de Wagram début XXe



L'habitat populaire aux Batignolles en 1845 En 1855 : les ateliers ferroviaires Gouin aux Epinettes


En 1860, tout le territoire compris à l'intérieur des fortifications est annexé à la commune de Paris et naissent officiellement les quartiers des Batignolles et celui des Epinettes. Le nord des Batignolles est marqué à la fin du XIXème siècle par l'emprise ferroviaire, voies ferrées, gares de marchandises, ateliers; le nord des Epinettes voit s'installer des entreprises artisanales et industrielles tels les ateliers de construction Gouin qui fabriquent des locomotives et autres machines, mais on trouve aussi une usine à gaz, des dépôts de voitures. La population des travailleurs s'y installe en partie, ainsi que dans le sud de ces deux quartiers où s'ajoute une population plus diversifiée.


Au début du XXème siècle, la désindustrialisation de Paris intra-muros commence: en effet jusqu'en 1930, le maintien des droits de péage à la barrière de l'octroi,(pour nos quartiers, à la porte de Clichy), poussent les industriels à s'établir dans la proche banlieue, en particuliers à Clichy. Les besoins d'espaces plus vastes accélèrent le phénomène de desserrement à partir de 1930. Une nouvelle phase de l'histoire des Batignolles et des Epinettes s'amorce, celle d'une conquête par les immeubles d'habitation alors que dans cette banlieue de Clichy se prépare l'apogée industrielle.


Graphiques de la composition professionnelle de Paris, le XVII, les quartiers des Batignolles et Epinettes en 1954 qui montrent nettement l'aspect populaire du quartier des Batignolles mais surtout du quartier des Epinettes.


Cartes de la composition sociale de Paris en 1962 qui confirment l'aspect poplaire des quartiers des Batignolles et surtout des Epinettes.



LES EPINETTES


Le quartier des Epinettes en forme de V limité par l'avenue de Clichy ,l'avenue de Saint-Ouen, peuplé en 1954 de 60803 habitants sur 137 hectares à un aspect plus populaire, et c'est sur ses bords que le lycée va être construit; ce quartier garde encore au nord-est une forte zone industrielle et artisanale avec de nombreux garages; seul exception l'enclave de la cité des Fleurs, rue crée en 1847,bordée d'agréables maisons de villes précédées de petits jardins à l'aspect cossu. Au sud, un tissu d'immeubles hausmmaniens s'est établi. Aux catégories sociales fortement représentées, employés et ouvriers qualifiés s'ajoute celle d'ouvriers non qualifiés et de manoeuvres .

Les indices de revenus imposables sont faibles 83 à 88 sur une échelle allant de 76 à 180 sur l'ensemble de Paris ; les prix de l'immobilier sont parmi les plus bas comme ceux de l'est de Paris: les appartements de 1 à 2 pièces dominent, 54% des appartements n'ont pas de WC intérieurs; il existe un fort pourcentage de meublés.

Du point de vue démographique, ce quartier est l'un des rares qui voit sa population encore augmenter ; elle atteindra son maximum en 1962 avec 63383 habitants. Ce quartier est en phase avec le baby-boom de la seconde guerre mondiale alors que Paris a déja amorcé son vieillissement. Forte fécondité, plus forte mortalité, jeunesse de la populationtelles sont les caractéristiques de ce quartier.

En 1962, le taux de fécondité reste élevé 2, 1 à 2, 3 par femme en âge de procréer par rapport à la moyenne parisienne qui est de 1,99. L'indice de mortalité compris entre 116 et 122 pour un indice moyen parisien de 100 est également fort. L'âge moyen de la population est par la même inférieur à la moyenne de Paris qui est de 39,2 ans, soit 36ans; et la population étrangère est une des plus faibles de Paris.


Ainsi tant en ce qui concerne la démographie que la population active, le cadre de vie, le quartier des Epinettes est représentatif d'un lieu de transition parisien plus tourné vers l'est que vers l'ouest, encore enraciné dans le passé des quartiers périphériques de la ville. L'évolution des années 1950 à 1960 ne retouchera pas ce tableau.



LES BATIGNOLES



Les Batignolles bordent le quartier des Epinettes, à l’ouest le long de l'avenue de Clichy, descendent vers le sud jusqu'au boulevard des Batignolles , puis sont limités à l'ouest par le réseau ferré de la gare Saint Lazare.
Ce quartier est peuplé en 1954 de 58235 hab. sur 144,19 ha. Le nord reste occupé par l'emprise ferroviaire du XIX siècle, au sud, s'établissent les habitations mêlant des immeubles hausmmaniens et d' anciennes bâtisses autour du coeur historique du village des Batignolles et de ses liaisons avec les communes alentours, telle la rue des Dames. Ici aux catégories sociales dominées par les employés puis les ouvriers qualifiés et non qualifiés, s'ajoute celle des cadres moyens donnant ainsi une image un peu moins populaire au quartier.

Les indices du revenu imposable restent peu élevés, 89 à 94 sur l'échelle parisienne de 76 à 180 mais approchent de la moyenne qui est de 95 à 105.Par contre la forte proportion de petits logements, d'appartements non équipés de WC intérieurs, de meublés est là tout à fait comparable à celle du quartier des Epinettes.

Au niveau démographique, comme pour la majorité de Paris, la population a commencé à décroître et en 1962 elle est de 53214 hab., soit une baisse en 8 ans de 5000 hab. Fécondité très moyenne, forte mortalité, vieillissement de la population illustrent ce quartier.


Le taux de fécondité compris entre 1, 8 et 2, 1 ressemble à la moyenne parisienne de 1, 99 qui est déjà très basse par rapport au reste de la France (indice 2, 83), mais à l'ouest dans le quartier de la Plaine - Monceau, le taux de fécondité est déjà compris entre 1,3 à 1,6, taux parmi les plus bas de Paris L'indice de mortalité, entre 116 et 122, fort pour Paris, est comparable à celui des Epinettes. Par contre, la moyenne d'âge de la population y est bien supérieure, entre 40,5 à 41,8 ans au lieu de 36 ans aux Epinettes et 39,2 à Paris. La population étrangère est faible quoique légèrement supérieure à celle des Epinettes et surtout composée par du personnel de service.


A la fin des années 1950, le quartier des Batignolles a perdu une partie de sa population ouvrière devant la poussée des cadres moyens. Il a déjà engagé sa mutation vers un certain embourgeoisement à l'instar d'un bon nombre de quartiers périphériques. En 1962, si la catégorie sociale la plus représentée reste celle des employés, les cadres arrivent ensuite, puis le personnel de service.






CLICHY


La banlieue proche ,au nord, du lycée est aussi intéressée par la construction d'un nouveau lycée, en particulier la commune de Clichy limitrophe. Pendant les années 1950 à 1960,Clichy atteint son apogée industrielle et démographique et a besoin d'un établissement pour accueillir ses jeunes.

Sur une superficie de 781 ha, sa population est de 55591 hab. en 1954; mais elle n'est en fait installée que sur la moitié du territoire, l'autre moitié étant partagée également entre l'industrie et l'emprise ferroviaire du réseau Saint-Lazare. C'est l'apogée industrielle de la ville.


Les cables de Lyon (Alcatel) au premier plan et les usines automobile Citroën en arrière plan


En 1962, 2804 entreprises dont 1003 industries emploient 24547 salariés ; 5 entreprises de plus de 500 salariés emploient à elles seules 14625 personnes.

Ville à part entière, on trouve à Clichy tous les types de quartiers, de bourgeois à ouvrier en passant par les classes moyennes ,ce qui en fait une population diversifiée .La fécondité de la population ouvrière est très forte. En dépit d'un solde migratoire négatif, la population atteint son maximum historique en 1962 soit 56495 hab.

Ainsi pour le secteur susceptible d'alimenter le nouvel établissement si la part liée à la nécessité d'accompagner le baby boom n'est pas négligeable, en particulier pour le quartier des Epinettes et la proche banlieue, la raison essentielle de cette construction en périphérie de Paris apparaît être la traduction d'une politique d'élargissement du Second degré de l'éducation nationale à une plus large base sociale.




Le mouvement d'embourgeoisement s'est poursuivi depuis. La dernière étude précise date de 1975.



Il semblerait néanmoins aujourd'hui qu'il affecte moins la bordure Nord du quartier des Epinettes où l'on trouve de nombreux HLM et dont trois écoles primaires sont de type ZEP (avis personnel qui n'est pas appuyé sur une étude récente)..

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