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Architecture

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UN VASTE LYCEE A L’ARCHITECTURE NOVATRICE


En 1948, des bâtiments préfabriqués sont installés sur l'emplacement du bastion 43 rasé. Ils doivent héberger quelques classes du lycée Jules Ferry trop à l’étroit dans ses locaux. Mais un grand projet architectural démarre en même temps : la construction du plus vaste lycée de Paris. L’architecte en chef des bâtiments civils, Jean Pierre Paquet, est chargé de mener à bien cette entreprise.





Son projet s'inscrit dans un cadre historique précis, celui des vastes programmes de construction de l'après Seconde Guerre mondiale, dans une moindre mesure à Paris, de l'augmentation des effectifs scolaires liés au baby boom, mais surtout de la poussée vers le haut de la scolarisation des classes moyennes et populaires. Enfin il se place dans la croyance à l'élaboration d'une société nouvelle où culture, développement physique, confort sont à la portée de tous.
Pour cet avenir meilleur donné à une jeunesse nombreuse, il faut voir grand d'où l'idée d'un vaste lycée sur des terrains disponibles immédiatement. La mixité n’étant pas de règle à cette époque, le lycée doit réunir en fait deux lycées, un de filles et l’autre de garçons, de part et d’autre d’un bâtiment central commun, ce qui est en soi d’avant garde.

Les ailes latérales comprennent essentiellement des salles de classes, et celles du rez-de-chaussée peuvent être transformées en classes de plein air par une paroi vitrée entièrement repliable.



Aile latérale ouest (college actuel)




Paroi vitrée entièrement repliable pour classes de plein air.


Dans le bâtiment central sont regroupés les cuisines, les lavabos, le réfectoire des élèves, la salle à manger des professeurs, etc… au rez – de chausséeles services administratifs, les salles de professeurs et leur bibliothèque, les vestiaires, les services médicaux, etc… au premier étagepuis viennent les étages des sciences au deuxième étage la chimieau troisième, la physiqueau quatrième les sciences naturelles.
Les circulations verticales et accès sont rejetés de part et d’autre du bâtiment.
Les réfectoires et l’administration sont directement accessibles, soit du petit jardin devant le bâtiment, soit de plein pied, soit par un escalier extérieur permettant aux parents et visiteurs d’éviter les couloirs de circulations réservés aux élèves.
Les bureaux des chefs d’établissement, filles et garçons, ont été placés à la jonction du bâtiment central et des deux ailes de classes afin d’un seul coup d’œil de leur permettre de voir la cour de leur bâtiment respectif.

Bien d’autres aspects de la circulation du personnel et des élèves a été pensé et a influencé l’implantation des différents locaux.



La conception architecturale, novatrice, rompt avec le modèle d'avant guerre: aux établissements fermés entourant une cour centrale, il substitue une architecture ouverte. Ainsi le futur établissement doit se dérouler sur 500m laissant s'étendre à ses pieds de vastes surface de cours et de jardins, limités par une grille qui ne coupe pas l'établissement du reste du quartier alentour.
Outre les cours et les jardins, de vastes équipements sportifs en dur, gymnases pour sports collectifs, salles de gymnastique, ou en extérieurs, plateaux d'éducation physique, sont intégrés dans le projet.

Le parti architectural tient compte des besoins importants de construction de l'époque et amène une véritable industrialisation des composants de la construction avec béton et préfabriqué. Est alors élaboré un système de module répétitif qui va devenir la règle dans les années 50 à 60, mais qui à l'aube des années 50 est précurseur et servira de modèle après correction .


Le parti architectural est dominé par la répétition d’une travée de 1,80m que l’on retrouve 90 fois environ dans le bâtiment courbe (premier bâtiment construit : collège actuel ). Ce module de 1,80 a été choisi pour les raisons suivantes : 1, 80 m permet l’installation d’un dépôt de matériel ou d’un WC; 3, 60 m correspond à un bureau; 5, 40 m est la profondeur d’une petite classe; 7, 20 m est celle d’une classe normale; 9 m et plus correspondent à de grandes salles d’enseignement. Ce module de 1,80 m a été proposé pour la première fois à l’occasion de cette construction, depuis le module réglementaire a été arrêté à 1,75 m.
Ce schéma répond aux deux exigences qui s’imposent alorsd’une part établir parallèlement à des couloirs de circulation de longues galeries ayant la longueur d’une classe et divisibles transversalement par des cloisons amovibles en locaux de différentes profondeurs et d’autre part de faciliter le déplacement des cloisons en fonction de l’évolution des besoins (Ces cloisons amovibles ont permis en effet de nombreux changements : ainsi les plans de l'établissement présentés dans cette introduction ne sont plus dans le détail ceux d'aujourd'hui. En conclusion de cette histoire certains plans actuels seront donnés).


Les modules de 1,80 m


Rez-de-chaussée avant les couloirs à gauche et les salles de classe à droite

Le plancher bas a été coulé dans un coffrage de bois. Les planchers des étages comportent des poutrelles de béton préfabriqués en usine et mises en place à la grue. Sur ces poutrelles sont posées des dalles préfabriquées. Les plafonds sont constitués par des dalles de 25mm en béton armé posées après coup.


Les techniques les plus modernes sont utilisées pour le chauffage (1), et l’isolation thermique(2), l’isolation phonique(3), et l’éclairage.
Seuls quelques éléments de façade, dans un souci de décoration font appel à l’utilisation de moellons, technique plus traditionnelle.



1. Le chauffage

Le système adopté pour le chauffage a été celui de la circulation d'air dans le gros oeuvre. Les avantages du procédé étaient certains : suppression de toutes tuyauteries ou corps de chauffe apparent, échauffement de l'air limité à de très faibles températures en raison de l'importance des surfaces d'échange, absence de risques de gel, d'entartrage ou de fuites des canalisations (Ce système ne fonctionne plus aujourd'ui : il a été remplacé par un chauffage avec radiateurs plus traditionnel). La construction du bâtiment devait être dans une très large mesure dominée par l' établissement de ce réseau d'air chaud et par l'équilibre de son système circulatoire. Les batteries de chauffe sont installées dans le sous-sol.. Chaque unité de chauffe intéresse ainsi une travée de 1, 80m, de plancher, soit environ 20m2. Chaque batterie alimente 12 de ces unités, soit 250m2 de plancher. l'air chauffé par les batteries en sous-sol circule à l'intérieur des gaines et des planchers sans jamais sortir.


Schémas du système de chauffage sur les étages et détaillé par étage

Pour des raisons économiques le combustible choisi est le charbon : la consommation doit soutenir les mines françaises. En fait, le déclin inéluctable des charbonnages français entraînera ultérieurement la consommation de charbon polonais et chinois…(et depuis les années 2000, Balzac est chauffé par le chauffage urbain)



2. Isolation thermique
Les baies des classes en façade sud obéissent à des impératifs d’isolation thermique : elles sont composées de deux types de panneaux ouvrants : les panneaux inférieurs pivotant verticalement permettent la ventilation des locaux à la hauteur des élèves et les châssis basculants supérieurs sont pourvus d'un store qui les suit dans toutes leurs positions sans inconvénient pour leur manoeuvre. Lorsque le châssis est ouvert et que le store est abaissé, il constitue une sorte de lame de persienne brisant le soleil et laissant passer l'air. Un auvent en béton armé protège le registre inférieur des fenêtres. Les vitres ont 4mm,d'épaisseur
(ce type de fenêtres aujourd'hui en PVC est conservé).


Les fenêtres


L'isolation thermique est assurée également en couverture du bâtiment par une couche de laine de roche et le long des parois verticales par des doublures en béton ou en plâtre.



3. Isolation phonique

L'isolement phonique est réalisé dans les planchers ; entre les classes et le couloir, il est assuré par un double vitrageentre les classes, par des cloisons formées et lourdes. L'acoustique des classes est agréable en raison des parois en bois et aussi de la saillies des parties inférieures en plafond.



Détail des cloisons entre les classes



L'ampleur des terrains permet de réaliser sans limites ce gigantesque projet de construction. Mais la durée des travaux sera longue. Ils débutent en 1951, et si l'essentiel est terminé au milieu des années 60, la dernière construction, la piscine, n'est terminée qu'en 1974. Plus de vingt ans se sont écoulés…


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