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Histoire 1

Sec. espagnole > Histoir(e)(ia) > Histoire

Il y a 7 ans José-Manuel Perez, Directeur de la Section espagnole d’alors, m’avait demandé d’écrire l’histoire de la Section Espagnole pour l’inclure dans un livret élaboré pour le 10ème Anniversaire du baccalauréat international de la Section à Balzac. Pour des raisons financières, ce livret ne vit pas le jour. Cette année pour le 20ème anniversaire de la Section espagnole, notre Directeur actuel de la section, Fernando Huerta, m’a demandé de l’actualiser.
Mon implication dans la Section espagnole depuis sa naissance, soit près d’un quart de siècle, en tant que professeur d’histoire géographie français de la section, m’interdit toute chance d’adopter une véritable attitude d’historienne. Aussi l’histoire présentée ici sera-t-elle incomplète, partiale, peut-être même s’y glissera-t-il quelques imprécisions, quelques oublis. De même, il me faut bien préciser que certaines observations et commentaires n’engagent que moitous ceux qui me connaissent me pardonneront, je l’espère, habitués à mon caractère passionné, mes colères; même si l’écrit me permet de modérer mes élans, il en reste toujours quelque chose.
La Section espagnole dont je vais conter l’histoire a l’honneur d’avoir été la première Section internationale de Paris, avec, il est vrai, des débuts fort modestes dans un petit collège du XVII ° arrondissement de Paris. Par son implantation ultérieure au lycée - collège Honoré de Balzac, établissement de secteur du XVII ° arrondissement, elle est devenue balzacienne et a vécu au rythme de ce grand navire qu’est Balzac. La section y a fait des émules et d’autres sections internationales se sont développées au côté des sections générales. Durant toutes ces années, en
dépit des aléas, elle a développé et conservé une âme qui fait de la Section internationale espagnole une section des plus attachantes.


AUX ORIGINES DE LA SECTION

Bref historique des sections internationales
A l’origine, des sections rares pour une minorité. Dans les années 80, on commence à les démocratiser.

Le modèle de Saint-Germain-en-Laye

Le modèle dans l'enseignement public, en région parisienne et d’ailleurs dans toute la France des "Sections Internationales", a été le Lycée International de Saint-Germain-en-Laye, né après la Seconde Guerre mondiale en 1952, et destiné à l’origine à une minorité, en particulier le personnel d’encadrement et diplomatique de langue anglo - américaine présent sur notre territoire. Le but recherché dans cette structure fut de donner à des élèves étrangers de passage en France, outre le bilinguisme (français et une langue étrangère), une double approche culturelle leur permettant de jouer efficacement dans l'avenir, le rôle de "médiateurs". Les élèves passaient en fin de cursus le baccalauréat français s’ils le désiraient, les examens de leurs pays respectifs, le baccalauréat franco-allemand, le bac international de Genève privé. Cet établissement a employé des professeurs étrangers, la majorité des enseignants étant français, mais justifiant de la maîtrise d'une des cultures étrangères. Il s’est adressé à des enfants bi - nationaux, à des étrangers résidant en France, à des français ayant résidé à l'étranger. Tout en étant intégrées dans un établissement public, certaines sections ont demandé une participation financière aux parents pour rémunérer les professeurs étrangers lorsque le gouvernement étranger n’envoyait pas de professeurs.

Un enseignement surtout privé
Cet enseignement international a été très peu développé dans le public, sauf sur les frontières, là où se retrouvaient les conditions de Saint Germain, comme à Ferney-Voltaire pour le personnel du CERN, Strasbourg pour le personnel du Parlement européen. Par contre, beaucoup d'établissements privés, sous la pression des parents d'élèves, ont imité le modèle de Saint - Germain en Laye; mais , s'attachant à l'apprentissage précoce d'une langue étrangère, le privé a ouvert cet enseignement à des enfants dont la seule langue de départ était le françaistelle l’école active bilingue anglaise Janine Manuel à Paris. Lors des deux premiers colloques organisés par le Lycée de Saint Germain en 1989 et 1990, les représentants de l’enseignement privé international, immense majorité, en étaient les moteurs, ceux de l’enseignement public dans l’ensemble étaient les auditeurs, à l’exception de ceux de Saint-Germain-en-Laye.

Décret de 1981, créant les Sections Internationales et l’intérêt de l’Espagne.

Dans les années 80, l'essor de la construction européenne, l'internationalisation des rapports économiques et humains sont devenus des évidences. Il devenait urgent pour la France, d'augmenter le nombre de personnes susceptibles d’avoir une bonne connaissance de la culture des autres...
Par le décret et les arrêtés du 11 mai 1981 étaient créées dans l'enseignement public français, des Sections internationales, dans les écoles, les collèges, et lycées, préparant à l'Option Internationale du Baccalauréat -OIB - , un bac français à option internationale, dont la partie internationale devait être négociée avec chaque pays étranger. Aux épreuves d’histoire - géographie et de langue vivante 1 traditionnelles, se substituaient des épreuves d'histoire - géographie et de langue et littérature dans la langue étrangère de la section, dont la préparation était assurée par des professeurs étrangers mais aussi français tout au long du cursus secondaire. Ces sections s'adressaient à des élèves français et étrangers. La rareté des établissements susceptibles de donner cet enseignement explique que le recrutement des élèves ait été désectorisé, c’est- à -dire qu’une Section Internationale puisse accueillir des élèves de toute une académie. La lecture des textes a depuis cette époque, selon les périodes, les lieux, été très fluctuantelecture stricte avec bilinguisme total écrit oralbilinguisme souple avec oral seu
l demandé, enfin ouverture aux francophones, avec enseignement précoce, dès le primaire, ou renforcement au collège.
Le gouvernement espagnol, qui avait implanté des cours complémentaires espagnols en France pour suivre les enfants de la forte vague d’immigration à partir des années 1960, souhaitait, le mouvement d’immigration se tarissant, reconvertir une partie de son potentiel investi en France dans un effort nouveau, constructif. Il saisit l’opportunité de la loi française de 1981, alors en préparation et s’implanta immédiatement à Saint-Germain-en-Laye dès l’année scolaire1980/81. A la rentrée 1983 ce fut à Paris et, en 1984 à Strasbourg. Le gouvernement espagnol, intéressé, se montrant réceptif à toute initiative. Cet intérêt ne s’est pas démenti depuis car aujourd’hui il existe 12 Sections Internationales espagnoles en France.



Origine de la SI espagnole de Paris à Berthier 1983/ 1986

Les débuts de la section furent modestes, mais très vite, la machine se mit en marche et le mouvement s’accéléra.


Madame Maraninchi ouvre une section en 1983
Le décret de 1981, eut peu d'écho à Paris, qui ne semblait toujours pas souhaiter se doter rapidement d’un enseignement public international. A Paris, la naissance officieuse de la première Section Internationale espagnole, en septembre 1983, est due à l'initiative de Mme Maraninchi, alors principal du collège Berthier,(depuis Boris Vian), le collège Berthier faisant partie des quelques collèges parisiens sous statut municipal.

C’était un établissement périphérique de deux ou trois étages en brique, construit avant la deuxième guerre mondiale, comme il en existe plusieurs le long des boulevards des Maréchaux, avec des couloirs étroits, une cour comme dans les écoles primaires traditionnelles, un préau- salle des Fêtes; la cantine avait été rénovée, sous forme de self avec de petits murets de briques divisant les élèves par petits groupes; bref, le collège Berthier, formait une petite structure familiale...
Femme sympathique et dynamique, Mme Maraninchi, hispanisante, dut vaincre bien des obstacles pour lancer la Section internationale Espagnole. Soutenue déjà par la Mairie de Paris et l'Inspection Générale d'Espagnol, elle réussit à entraîner dans son élan l'Ambassade d'Espagne et les parent
s d'élèves espagnols..
Les deux premières années, deux professeurs ont présidé à l’ouverture dans la section des cours d’espagnolUne 6ème en 1983/84, une 6ème et une 5ème.en 1984/85.
Le professeur espagnol, envoyé par l’ambassade d’Espagne, Marisol Solano, était une petite femme, blonde pétulante de vie, dont le mari travaillait à l’Ambassade comme secrétaire du conseiller d’éducation Maria Jesus Cebrian puis en 84/85, du conseiller Agustin Delgado. Maman de deux jumelles en classe primaire qui, quelques années plus tard, ont fréquenté les classes de la Section à Balzac, Marisol Solano avait déjà une vie privée bien remplie, mais cela ne l’empêcha pas de consacrer beaucoup de son temps à la section.alors qu’elle continuait à exercer une partie de son service dans les cours complémentaires espagnols du XVII° arrondissement de Paris, elle partit en croisade auprès des parents d’élèves espagnols pour les informer et les convaincre de faire entrer leurs enfants à Berthier. De son côté, son mari se chargeait d’informer et de convaincre le nouveau conseiller de l’Ambassade de l’intérêt de cette section et des Sections Internationales en général.
Il faut dire qu’à la rentrée 1983, la classe de sixième démarra avec une dizaine d’élèves, dont certains d’origine latino - américaine ne connaissaient pas le françaisils avaient, semble-t-il, été recrutés par l’intermédiaire d’un professeur de français de Berthier en contact avec le milieu latino-américain. Une élève venait du primaire installé encore à Berthier. Le jour même de la rentrée, deux ou trois autres d’origine espagnole, issus du secteur, et élèves à l’annexe de l’établissement, rue de Saussure, furent conduits à Berthier pour augmenter l’effectif.
L’année suivante la nouvelle sixième et la cinquième montante avaient encore de petits effectifs. Ce sont
ces premiers élèves que Madame Solano emmena à Grenade, premier voyage de la section.
Le deuxième professeur, Madame Gutierrez, était professeur de lettres de l’enseignement français, mais mariée à un Espagnol, parfaitement bilingue, véritable maman pour son fils qui fréquenta la section, mais aussi pour tous ses élèves. Elle se chargea en particulier d’un rôle qui ne fut officialisé que bien plus tard, la mise à niveau en français des élèves espagnols ou latino - américains qui en avaient besoin, grâce aux méthodes de FLE, français langue étrangère.
Je n’ai pas connu ces deux premières années, et je ne sais comment cela fonctionna exactementQui par exemple, assura les heures d’histoire- géographie espagnole. Je pense que logiquement ce dut être madame Solano qui, professeur EGB, soit l’équivalent du primaire et du collège jusqu’en quatrième, pouvait enseigner ces deux matières.


1985/86 une section entière au collège
En septembre 1985, commençait la troisième année officieuse de la Section espagnole, avec déjà une 6ème, une 5ème, et une 4ème. Les parents d’élèves, satisfaits de l’enseignement dispensé dans cette section, ont souhaité alors que des élèves qui finissaient leur cursus dans le système espagnol, pour la plupart au collège espagnol de la rue de la Pompe dans le XVI° arrondissement, en EGB ( l’équivalent alors du primaire et du collège, mais qui finissait au niveau de la quatrième du système français, la suite du cursus secondaire étant le BUP, puis le COU) viennent en Section Internationale. Pour eux fut donc créée, avec un an d’avance, une classe de 3ème. Ce fut cette classe, dont les débuts dans le système français, à ce niveau, furent difficiles car les élèves avaient jusqu’alors reçu, un enseignement presque essentiellement espagnol. Les programmes ne correspondaient pas au programme français et pourtant, quatre ans plus tard, cela a donné le premier crû du Bac International espagnol, preuve de la motivation de tous et du travail effectué. Madame Arroyo, Présidente d’honneur actuelle de l’Association des Parents d’Elèves, arriva cette année-là, en même temps que sa fille Cristina, élève de la classe de troisième créée de toutes pièces.
Madame Arroyo, qui s’occupait de l’Association des Parents d’Elèves de la rue de la Pompe, alors collège espagnol, avait drainé avec elle vers Berthier les élèves de troisième et leurs parents , et certains de quatrième, ce qui fit gonfler les effectifs. Arrivée à Berthier, elle s’engagea pour des années dans la défense de la section, tout en suivant la scolarité de sa fille, puis de son fils Carlos. Par son travail ajouté à celui de Madame Solano, les effectifs de la section s’étoffèrent puisque alors que la première sixième en 1983 avait commencé avec 10 élèves, quatre ans plus tard en troisième, l’effectif était de 31 élèves, en quatrième également de 31, et en cinquième 27... La section avait réellement démarré.
Madame Solano, poursuivit en 1985/86 l’enseignement de la langue et littérature espagnole, mais, le nombre de classes augmentant, vint la seconder un collègue plus spécialement chargé de l’histoire géographie, Eugenio Darriba, petit jeune homme, parfois sévère, parfois rieur et décontracté. Originaire de Palencia, il était, depuis huit années en France, comme professeur des cours élémentaires espagnols et venait effectuer en Section sa dernière année L’histoire-géographie n’était pas sa spécialité, mais il a dû s’y atteler, et a pris le virus puisque, de retour en Espagne, sur la Costa Brava, il a décidé de poursuivre des études dans cette voie.
En même temps, un poste d’histoire - géographie français pour la section était créé officieusement et c’est ainsi qu’à la rentrée 1985, j’arrivai dans la section espagnole. A partir de cette année-là, l’équipe formée commença à s’intéresser de plus près aux caractéristiques de fonctionnement d’une Section Internationale, en particulier en histoire-géographie. Le démarrage pour Eugenio Darriba et moi du programme d’histoire-géographie franco - espagnol, sans aucune instruction tint du parcours du combattant. Un travail de répartition des programmes entre les programmes étrangers et français avait bien été réalisé par le Rectorat de Paris, l’année précédente, mais l’obtenir fut très difficile et ce travail était bien squelettique. En fait, tout était à créer en s’inspirant du modèle de Saint-Germain-en-Laye et le matériel mis à notre disposition se composait d’une machine de reproduction à alcool et d’un unique rétroprojecteur, qu’heureusement personne ne me disputa.
En fin d’année, ayant eu connaissance de l’arrêté du 2 mai 1986 établissant le programme spécifique du brevet international, nous partions en croisade pour que les élèves de troisième le passent, ce qui ne se fit pas sans mal. Suivait un nouvel arrêté pour le bac, du 11 juillet 1986 qui précisait un arrêté de 1983. C’est au cours de cette année également que la Section Espagnole fut officiellement reconnue au collège, par le Ministère de l'Education Nationale, par l’arrêté du 17 décembre 1985. L'Ambassade d'Espagne qui rémunérait déjà les professeurs espagnols, dota alors la Section d'une bibliothèque et d'une enveloppe budgétaire annuelle assez généreuse pour organiser des actions culturelles et des voyages en Espagne.
Cette premier année, outre le travail, je découvris les fêtes de la section, lors de la galette des rois tout d’abord, lors du spectacle de fin d’année avec pièce de théâtre, danses espagnoles endiablées, chants, et toute l’effervescence des jeunes élèves bilingues (au sens où il parlaient deux fois plus). L’équipe éducative se rendit également à la fête du carnaval au collège de la Pompe et je découvris aussi l’Ambassade d’Espagne
En juin, également fut organisée à Berthier, la fête des Associations de Parents espagnols de Paris, par suite de la volonté de Madame Maraninchi, des Solano avec l’accord de Monsieur Delgado, de Madame Arroyo à la tête des Parents d’élèves de la section.
Bref, j’avais beaucoup travaillé comme tous mes collègues, mais l’atmosphère de la section m’avait conquise, j’ai toujours adoré le mouvement....
Enfin, Marisol Solano et Eugenio Darriba nous quittant pour gagner l’Espagne, pour leur départ fut organisé le premier repas d’adieu aux professeurs d’Espagnol de la Section qui a ensuite été suivi de bien d’autres. Cette fête, comme les précédentes, avec sa sangria coulant à flot, ses tortillas, ses empanadas, a contribué à créer, dès le début de la Section Espagnole, une complicité entre les professeurs, l’administration, le personnel en général, les élèves et les parents d’élèves, une atmosphère de confiance réciproque. Le décor était plantéLa Section Espagnole, dès 1985/86, avait trouvé ses marques et était prête à poursuivre son essor, guidée par une volonté commune.


1986/88 Berthier - Balzac et préparation du transfert vers Balzac
fut une période pleine de bouillonnement et pourtant oh combien difficile que cette période où la section fit le grand écart entre Berthier et Balzac.


1986/1987Une nouvelle équipe, les secondes entrent à Balzac
A la rentrée 1986/1987 arrivaient dans la section de nouveaux collègues espagnols, deux pour remplacer ceux qui nous avaient quittés, plus des groupements d’heures correspondant à l’augmentation du nombre de classes. Par suite de la reconnaissance officielle de la section à Berthier, un poste à profil de français SI espagnole était créé sur des heures disponibles au collège.
Pour le collège jusqu’en quatrième, en langue et littérature, arriva Eliseo Fuentes qui devait rester cinq ans dans la section. Petit, mince, toujours virevoltant, très jeune d’esprit, maîtrisant parfaitement le français, poursuivant d’ailleurs des études universitaires en France, il a séduit non seulement les élèves qui ont usé et abusé de sa gentillesse, mais tous les membres de la communauté qui l’ont approché à Berthier puis à Balzac. En histoire - Géographie, Javier Mérino nous venait de Zaragoza. Grand, un caractère fort, un talent d’organisateur, travailleur infatigable, il nous a tous fait vivre à "à l’heureC’est avec lui que la section est passée du stade familial au stade organisé.
En langue et littérature pour la seconde, Monsieur Rojon, donc je n’ai malheureusement aucun souvenir, car il ne donna des cours qu’ en seconde à Balzac, la majorité de son service étant effectué à l’IMBAD, c’est à dire l’enseignement à distance espagnol. On me l’a décrit comme un homme petit, barbu, très sympathique et, pour le collège, en troisième, certains élèves se souviennent d’une jeune valencienne, aux cheveux courts, très gentille, Conception Serrano.
Le poste à profil de français fut attribué à Claire Rousselin. Elle revenait avec son mari, journaliste au Figaro, et ses enfants, d’un poste à Washington, mais avait également enseigné à Madrid en école maternelle privée. Claire Rousselin, mince et blonde, était calme d’apparence et ferme, particulièrement posée et d’un abord réservé. En fait, elle était aussi pleine de vie et d’humour.
Cette même année, les secondes entraient au Lycée Balzac. En fait
, la montée pédagogique des sixièmes entrées en 1983, ne devait poser le problème du suivi en lycée qu’à partir de la rentrée 1987 mais, comme dès l'année 1985-1986 était venue s'ajouter une troisième issue des élèves de la rue de la Pompe, c'est donc dès la rentrée 1986, que les premiers élèves de la Section Internationale Espagnole entraient au lycée Honoré de Balzac.
Parmi les acteurs principaux du choix de Balzac, qui avait l’avantage de la proximité, il faut citer d’abord Mme Abry, proviseur du Lycée Balzac depuis 1983 qui souhaitait lutter contre l’érosion des effectifs de son établissement liée en grande partie aux conséquences de la séparation des académies et à la difficulté du recrutement vers la banlieue proche qui avait été, à l’origine, le vivier de cet établissement périphérique. La vocation linguistique de Balzac, son esprit d’ouverture, tout permettait d’espérer que la greffe prenne.
Ce désir fut relayé par la Mairie de Paris qui avait présidé avec Madame Marananchi à la naissance de la Section Internationale à Paris, la première en date. La Mairie de Paris prévoyait la rénovation de l’ensemble de l’établissement avec les fonds du département (collège) et de la Région ( Lycée).
Un autre acteur fut Madame de Panafieu, député du XVIIème qui, dès cette époque, prit fait et cause pour les sections internationales à Balzac.
Enfin, Madame Arroyo qui menait les parents d’élèves de Berthier et dont la fille Cristina passait en seconde oeuvra dans ce sens, relayée par Madame Solano et son mari auprès de Monsieur Delgado à l’Ambassade.
Ainsi, cette année là, une classe de seconde Internationale espagnole fut créée à Balzac de manière officieuse sous la houlette de Madame Abry, Proviseur et de Madame Cauchoix, censeur. Le passage des élèves fut préparé du coté français par Madame Claudine Belot, professeur de lettres au lycée Balzac, qui vint me voir à Berthier afin de s’informer sur les caractéristiques de la section en général et sur la classe qui allait arriver en seconde; du coté espagnol, la nouvelle équipe, en particulier Xavier Merino, se servit de ce qu’elle découvrait au collège pour l’adapter au lycée.
Les élèves de seconde qui arrivèrent alors au Lycée Balzac ne trouvèrent pas l’établissement tel qu’il est aujourd’hui. Ils découvrirent des planchers gondolés, des murs gris, des installations vétustes. Seule classe de la section, isolée dans ce vaste ensemble, après l’ambiance familiale de la rue de la Pompe et de Berthier, cela dut être un peu rude, mais pas beaucoup plus sans doute que pour de nombreux collégiens qui entrent en seconde dans un vaste lycée. Javier Merino, Monsieur Rojon et Madame Belot, qui leur enseigna la langue et littérature française, furent les professeurs qui les guidèrent à Balzac.
Au collège, nous vîmes moins Madame Maraninchi qui se préparait à un nouveau postec’est le principal-adjoint, Madame Foucault qui mena le collège. En fin d’année, Madame Maraninchi, le principal qui avait été à l’origine de la section Internationale espagnole, partait au rectorat de Paris.
Une page était tournée. La section, qui avec les secondes avait déjà franchi le pont et regardait vers Balzac, avait perdu au collège, avec le départ de Madame Maraninchi, sa fondatrice.


87/88 La préparation du transfert du collège Berthier à H. de Balzac
Au lycée Balzac, sous la houlette de Madame Abry, il y avait maintenant la seconde et la première, sans qu’elles soient officiellement reconnues par l’administration française. Au collège Madame Boiché, qui rentrait d’un poste au Maroc, fut le nouveau principal. Elle avait pris ce poste à Berthier, pensant utiliser son expérience à l’étranger pour la mettre au profit de la section Internationale espagnole du collège.
L’équipe de la section resta presque inchangée au collège Berthier, mais à Balzac pour les seconde, première et la troisième de Berthier, en Langue et littérature, Isabel leo Berrocal, jeune femme aux cheveux courts, châtains, remplaça Monsieur Rojon. Nous nous voyions peu et c’est surtout lors du voyage de la section collège -lycée et de sa préparation que je l’ai découverte, calme, posée et souriante. Je me rappelle surtout, d’une étude de textes et de poèmes de Federico Garcia Lorca, dont elle nous régala, le soir à l’Auberge de Jeunesse de Grenade, et sur le lieu de l’assassinat de ce grand poète, aux premiers jours de la guerre civile.
Javier Merino, était maintenant Directeur de la section, le premier en date. Il était, en cette seconde année, parfaitement acclimaté et il déploya alors une intense activité pour la section Berthier /Balzac
D’abord, sous la direction du Conseiller d’Education de l’ambassade d’Espagne, Agustin Delgado Garcia, la coordination des quelques sections espagnoles existantes fut organisée. Deux rencontres, les premières en date, de sciences sociales auxquelles, invitée, je participai, réunirent les professeurs espagnols des nouvelles sections internationales de France ainsi que ceux de la section de Paris, afin d’échanger nos expériences, évaluer les besoins. Mon rôle, à titre purement privé, fut surtout de leur apporter un éclairage sur l’enseignement français dont certaines arcanes échappaient à ceux qui enseignent au-delà des Pyrénées. Ces contacts, organisés par l’Ambassade d’Espagne, qui débouchèrent sur d’autres, tels les premiers colloques de Saint Germain en Laye, furent les seuls auxquels les professeurs français de la section Internationale espagnole de Paris eurent droit, durant toutes ces années, à l’exception de deux jours en 1995 dont je reparlerai ultérieurement. Il est intéressant de signaler qu’en cette année 1987, soit quatre ans après son démarrage, j’étais entrée en contact avec le Doyen de l’inspection générale d’histoire- géographie, Monsieur Garrigue, d’origine catalane, parce que j’avais appris qu’il était allé rendre visite à la section espagnole nouvellement créée au lycée de Saint- Germain-en-Laye"me réjouis, me dit-il, de savoir qu’il existe dans votre collège une section franco- espagnole
C’est également Javier Merino qui organisa le second voyage de la section internationale pour les troisième de Berthier, les seconde et les première de Balzac. Voyage héroïque de 12 jours en Avril - Mai 1988, subventionné en grande partie par l’Espagne, selon des modalités dont je n’ai plus souvenance. Accompagnaient les élèves Javier, Isabel, Eliséo et moi - même Ce voyage nous conduisit à Barcelone, Tarragone Valence, Alicante et Almeria, Grenade, Madrid et pour finir Saint Sébastien. Ce voyage fut mené à un rythme d’enfer, alliant une découverte culturelle de l’Espagne de haut niveau et une atmosphère de fête. Javier avait préparé tout un dossier de travail en histoire géographie et Isabel avait ajouté un dossier littéraire que les élèves utilisèrent durant tout le voyage.
Javier également réunit les parents d’élèves et les incita à soutenir financièrement la sectionune somme de 200F leur fut demandée. Et l’argent fut récolté sans coup férir.
Dans Berthier et à Balzac, il encouragea à la création d’un Conseil de Section Internationale réunissant la direction, les professeurs, les parents et les élèves. Le premier au collège, auquel j’assistai, eut lieu le 24 novembre 1987 présidé par madame Boiché, avec des membres nommés et non élus. Au lycée, avec Madame Abry, les dates doivent coïncider à peu près. Javier Merino fut des deux côtés.
Ces conseils ont eu à débattre principalement du transfert de l’ensemble de la section à Balzac, décidé par le Ministère de l’Education Nationale et prévu dès le début de cette année 87 pour l’année suivante.

Pour le transfert de la section vers le collège Lycée Honoré de Balzac, je crois que l’avis de Javier Merino auprès des autorités espagnoles fut décisif.
Javier avait été séduit, en dépit de sa vétusté de l’époque par l’espace disponible qui permettait l’installation d’une salle propre à la section, ainsi que par son équipement de reprographie. Il pouvait comparer avec Berthier où la section ne disposait d’aucun lieu spécifique et où nous avions commencé avec peu de matériel.

Je pense également que Madame Abry comprit mieux les exigences de Javier et sut répondre à ses désirs. Elle savait qu’une opportunité était à saisir pour l’établissement par suite du départ de madame Maraninchi, elle connaissait le désir de venir à Balzac de monsieur Merino. De plus, à l’époque, proviseur du seul Lycée, elle devait l’année suivante, dans le cadre de la réunification du collège et du Lycée Balzac, devenir proviseur de l’ensemble de l’établissement. Or les effectifs du collège qu’elle devait récupérer avaient encore plus fondu que ceux du Lycéesans un apport exceptionnel, le collège Balzac devrait, l’année suivante, supprimer plusieurs postes de professeurs.
La décision du transfert, si elle combla Madame Abry, proviseur de Balzac, ne plut pas, ce qui est compréhensible, à Madame Boiche qui eut l’impression, à juste titre, d’avoir été flouée, relayée par les professeurs de Berthier qui savaient que ce transfert s’il évitait la perte de postes d’enseignants à Balzac, allait par contre leur faire perdre en retour des postes, une dizaine environ. Une sorte de guerre de tranchées s’organisa entre les deux établissements. Madame Boiché luttant bec et ongles contre ce transfert. Lorsque la bataille administrative fut perdue pour Berthier, démarra une guerre d’usure concernant le transfert des livres scolaires français nécessaires et de la bibliothèque espagnole qui avait été constituée dans le CDI du collège. Les parents d’élèves et l’Ambassade d’Espagne durent peser de tout leur poids et finirent par réussir.
Ce conflit eut pour moi, ainsi que pour mes élèves de sixième des conséquences directesMadame Boiché refusa de faire supprimer mon poste, créé pour les sections avant leur officialisation à Berthier, voulut m’empêcher de suivre la section, et me mit volontairement et involontairement dans une situation difficile pendant deux ans (ce que je puis comprendre, vu les circonstances)elle pensait, en effet, que cette obstruction sauverait la section à Berthierpour les élèves de 6ème de la section, inscrits à un grand concours Larousse par mes soins, ils s’étaient distingués et avaient obtenu le premier prix de Paris, soit une collection complète du grand dictionnaire encyclopédique Larousse en 24 volumes, pour leur établissement dont ils étaient fiers. Ce prix, remis à Berthier quelques semaines avant le déménagement, ne put jamais être récupéré.
Eliseo Fuentes fut surtout chargé de la mise en cartons des livres espagnols et moi de celle des livres français. La scène finale du divorce se joua au CDI du collège Berthier dans une ambiance plutôt tendue, puis Javier et Eliséo se chargèrent du transport.
En fin d’année Javier Merino nous annonçait son départ pour Saint Jean de Luz où avait été créée une Section Internationale espagnole. Il souhaitait pour des raisons personnelles se rapprocher de l’Espagne. Son départ fut un choc pour tous. Isabel Leo Berrocal, quant à elle, dut rentrer en Espagne, parce que son séjour en France atteignait le terme des six ans..


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