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Effervescence 4

Et. Balzac > Histoire Balzac > 68-88




La tâche de Mr Bouchara est ardue. Il doit régler tout d'abord le problème des perturbateurs. Le retour régulier dans l'établissement d'une partie des exclus du Conseil de Discipline de juin 1969 et autres éléments extérieurs risque de provoquer les mêmes troubles que l'année précédente. Pendant des mois, il intervient sur le terrain et auprès des autorités de tutelle pour remporter la bataille.
Il doit surtout se concilier les élèves les plus engagés politiquement au sein de l'établissement. Il doit leur faire admettre que les mots "ordre" et "liberté" ne sont peut-être pas incompatibles. Rose Vincent , la journaliste d’ELLE relate les méthodes qui vont le mener à la réussite de cette entreprise.


« Il lui faut une matinée de diplomatie pour faire évacuer le lycée sans appeler la police et, le lendemain, les murs se couvrent d’affichettes Bouchara, sale Flic ! Bouchara on t’em… Mais quand les groupes casqués, armés de batons envahissent la cour, qu’ils soient de droite ou de gauche, il descend et jette ses cent kilos dans la bataille jusqu’à ce qu’il ait séparé les combattants ou expulsé les troublions. Un jour, quelques semaines après la rentrée, il convoque un meneur pour lui laver la tête et – qui sait– peut-être pour l’expulser du Lycée. Comme l’année précédente, un commando d’élèves envahit les locaux de l’administration et cherche à pénétrer dans le bureau du Proviseur. Lui, se rappelle le sort de son prédécesseur. Il se bat, arrive à faire évacuer la pièce. Le meneur tente de se jeter par la fenêtre, il le rattrape par son fond de culotte. C’est fini. Il lui reste une estafilade à la main, mais il a gagné la partie. L'affaire Guiot, dans laquelle il prend position en flèche pour réclamer la révision du jugement condamnant un peu vite un lycéen, achève de conquérir les sympathies de élèves. « Le protal, il est pas si c… que ça» disent t-ils. Ce qui, je l’ai vérifié auprès des lycéens que je connais, est un mélange de grogne et d’amitié, de réticence et d’admiration, un grand éloge, quoi ! Et même les adversaire de sa gestion, assez nombreux le respectent.»



Enfin, il doit pouvoir compter sur le Conseil d'Administration où sont représentés toutes les tendances syndicales et d'associations de parents et d'élèves évoquées précédemment. Il va s'appuyer sur une courte majorité de gauche qui lui est favorable.

Dès la première année, il engage, soutenu par le Conseil d'Administration et avec l'accord de l'Administration de l'Education Nationale, une expérience concernant le mode de fonctionnement des Conseil de Classes. Avant 1968, parents et élèves n'y avaient pas accès. Après 68, les premières réglementations encouragent leur représentation par des délégués, mais, à Balzac on va plus loin. Pour quelques classes, cette année là, l'ensemble des élèves peut assister à la totalité du conseil. Cette expérience bien vécu par certains et très mal par d'autres va faire fleurir de nouveau une profusion d'articles dans la presse sur le lycée Honoré de Balzac. Les détracteurs parlent de véritables « soviets d'élèves de 10 ans qui décident de la constitution de leurs livrets d’élèves», des « curieux Conseils de classe du Lycée Rouge ou des enfants de 10 ans sont amenés à juger la vie scolaire et familiale de leurs condisciples», de véritables « chasses aux sorcières» déclenchée contre les enseignants "qu'ils obligent à faire leur autocritique".
Mais les fédérations de parents d’élèves volent « au secours du Proviseur » dont elles reconnaissent «l'efficacité».

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L'année suivante, le Conseil d'Administration veut poursuivre l'expérience, mais les circulaires ministérielles ont défini le nouveau mode de Conseil de Classe qui prévoit uniquement des délégués d'élèves et de parents lorsque les cas individuels sont examinés. Le CA du 23 novembre 1970, dans une athmosphère houleuse, vote pour la proposition du ministère, mais certains élèves ne désarment pas...
Par contre, dans une première partie, consacrée aux problèmes généraux, l'ensemble de la classe désormais à Balzac assiste au conseil.


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Mr Bouchara, également en accord avec le Conseil d'Administration, autorisera dès décembre 1970 l'affichage politique. Il défend au printemps 1971, alors que l'effervescence règne à nouveaux dans les lycées, la compétence, en ce qui concerne les mesures à prendre, du Conseil d'administration et non de l'Etat. Enfin il lutte, tel dans l'affaire Guiot, contre la trop forte répression mise en place face aux revendications des lycéens, en particulier l’incarcération des mineurs..



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