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Effervescence 2

Et. Balzac > Histoire Balzac > 68-88




L’ANNEE SCOLAIRE 1968 – 1969 «LE LYCEE ROUGE»


La nouvelle rentrée semble démarrer dans le calme, mais à l’approche des vacances de la Toussaint tout se gâte. La cristallisation d’une nouvelle révolte à Balzac se fait d’abord sur l’éviction à la rentrée 1968 de certains élèves : l’administration insiste sur le fait que ces exclusions n’ont rien à voir avec l’action de ces élèves durant les évènements de «Mai 68», leurs camarades soutiennent le contraire. En dépit des bonnes volontés de certains, c’est le blocage. Le 5 novembre, le lycée est en grève, le 13, nouvelle grève avec réunion de 700 élèves du lycée, mais également d'éléments extérieurs, en salle de fêtes et l’agitation continue tout au long du mois de décembre. Le 13 janvier, c’est l’incendie des vestiaires du lycée…

Dès cette époque, et pour de longues années, l’architecture ouverte, si symbolique du lycée Balzac à Paris, va devenir un handicap en particulier, elle facilitera l’accès d’éléments extérieurs perturbateurs, eu égard à l’étendue de la clôture et son peu de caractère dissuasif ; mais également, beaucoup de problèmes restés pudiquement cachés derrières les hauts murs des établissements traditionnels parisiens, s’étaleront au vu et au sus de tous.

Pourtant, sur les photos de classes de cette époque, les élèves apparaissent toujours aussi «sages» et la blouse est toujours de rigueur : rien ne semble avoir changé...




"Le retour à la normale"
Une affiche de 1968



Le retour apparent à la normale à Balzac



Si les élèves bougent, la sérénité n’est pas de mise non plus chez les professeurs et les parents d’élèves. La mise en place des premiers « Conseils d’administration» et en particulier de la «Commission Permanente», organisme plus restreint, déchaîne les passions. Une première Commission est élue le 11 décembre 1968, mais non conforme à la circulaire du 2 janvier 1969, elle doit démissionner et la nouvelle élue le 10 janvier 1969 ne correspond plus à la même représentation de tendances syndicales. En fait, il semblerait qu’un profond malaise règne entre la Directrice, Madame Frézoul, soutenue par certains, qui tient à reprendre l’établissement en main comme par le passé et une majorité de la "Communauté Balzacienne" pour laquelle «Mai 1968» a marqué un tournant. Les syndicats se font l’écho des divisions. Et à Balzac, les trois quart des professeurs sont syndiqués, ce qui est exceptionnel. Quatre syndicats s’affrontent. Les deux syndicats marqués à gauche, le SNES et le SGEN, favorables aux réformes dominent. Ils s’opposent au syndicat marqué à droite, le SNALC, qui trouve les réformes dangereuses. Un quatrième syndicat, formé spontanément en 1968, le GALB, est pour certaines réformes, mais dans le calme.


Un extrait de l'article de Rose Vincent paru en 1971 dans le dossier du mois du magazine ELLE, (représentatif surtout des années suivnates), situe néanmoins bien ce nouveau contexte.




Au début de février 1969, Madame Frézoul est poussée à quitter son poste, une séance du Conseil d’Administration du 3 février 1969 présidée par Madame l’Inspectrice d’Académie est significative du désir de changement qui souffle à Balzac et que Madame Frézoul n’a pu contenir. La majorité des représentant se déclarent contre le classement individuel des élèves, les compositions, la notation de 0 à 20. C’est le début du «contrôle continu» qui s’est installé définitivement et de la «notation par niveau» qui sera par contre éphémère.


Au cours de ce même mois de février, un nouveau chef d’établissement masculin, le premier Proviseur, Monsieur Domino est nommé à Honoré de Balzac. C’est un homme aux cheveux bruns, de taille moyenne, d’une grande courtoisie et prêt à la discussion, ce auquel une majorité de Balzacien aspire. Les Conseils d’Administration qu’il va présider sont la traduction de la nouvelle atmosphère. Ils durent des heures et sont transcrits «in extenso»; les discussions sont le reflet d’une soif partagée de tout comprendre. Ainsi, le compte-rendu du Conseil d’ Administration du 17 mars 1969 qui traite avec retard du budget de l’année civile 1969 comprend t-il 58 pages ! Trois pages entières, consacrées au modes d’approvisionnement de la cantine et en particulier aux prix en gros des différentes denrées, citées les unes après les autres, sont un véritable morceau d’anthologie Tout, le cours moyen du prix du rôti, du faux filet, du jarret de porc, etc. y est abordé. Une élue, Madame X, compare avec les prix de détail et s'exclame : «Je suis désolée, Madame l'Intendante, mais je n'ai pas l'impression qu'on vous fasse beaucoup de cadeaux» ; «par exemple» réplique l’Intendante surprise… Et, le Proviseur, au milieu de cette discussion de «ménagères » garde son flegme…



Extraits de ces trois pages du Conseil d’administration



La bonne volonté du Proviseur est évidente, mais les conséquences d’une grève de soutien par le CAL (Comité d’Action Lycéen formé par les élèves dans les lycée en 1968) d’Honoré de Balzac aux élèves du lycée Louis le Grand, le mardi 6 mai, va déstabiliser l’établissement.

Ce sont ces évènements de mai et juin 1969, amplifiés par les médias, qui vont donner pour longtemps à l’établissement sa réputation de «Lycée Rouge».
Le 14 mai, les élèves craignant à tort ou à raison des représailles de l’administration pour leur action de grève, brûlent les feuilles d’absences dans la cour.
Le 16 mai, le bureau du Proviseur est occupé par un groupe d’élèves ; le Proviseur est bousculé et renversé.
Le 20 mai, le local du CAL, situé dans les Challoz, encore présents, mais enfin semble-t -il destiné à la démolition, est détruit par un « incendie criminel »...
La presse nationale et locale, les journaux à scandales, s'emparent du sujet.






Ce qui reste des Challoz



Les « feux de l’actualité » durant le mois de juin 1969 sont désormais sur le lycée. Des élèves ayant participé à l’occupation du bureau du Proviseur sont exclus par le Conseil de Discipline. Mais ce conflit intérieur est amplifié par une mesure gouvernementale, la circulaire Edgar Faure, qui interdit à tout élève exclu d’un établissement scolaire d’en fréquenter un autre durant une période d’un an. Des parents d’élèves et des professeurs, relayés par les médias, protestent contre cette décision jugée excessive.


Articles de presse ( journaux non identifiés)


Vers 1969 - 1974 : la reprise en main

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