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Guy Môquet

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Lettre de Guy Môquet


Le jour de son investiture, lors d'une cérémonie au Monument de la Cascade du Bois de Boulogne, après avoir fait lire la dernière lettre de Guy Môquet par une lycéenne, le nouveau président, Nicolas Sarkozy, annonce qu'il la fera lire dans tous les lycées du pays, en début d'année scolaire. Cette initiative a provoqué des controverses

Wikipédia


DERNIERE LETTRE
DE
Guy Môquet, fusillé par les Allemands le 22 octobre 1941 avait 17 ans

"Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé, Je vais mourir !Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suiset je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi.
Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose.Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino (NDLR, ses "frères" de combat). Quant au véritable, je ne peux le faire hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour. A toi, petit papa,si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous.Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine. ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon coeur d'enfant. Courage ! Guy qui vous aime".



Le contexte historique

La France vaincue par les Allemands en juin 1940, débute la collaboration du Gouvernement de Vichy. Les militants communistes sont pourchassés mais le Pacte germano-soviétique d'août 1939 leur évite les pires extrémités. C'est surtout après l'invasion de la Russie soviétique en juin 1941 par Hitler que les communistes deviennent les ennemis à abattre. Des communistes emprisonnés comme Guy Moquet, vont servir désormais d'otages aux allemands et vont être conduits à la mort .

Histoire de Guy môquet (Wikipédia)

Guy Môquet était lycéen au lycée Carnot et fervent militant des jeunesses comunistes. Pierre Louis Basse le présente comme un «», volontiers gouailleur tout en ne dédaignant pas écrire des poêmes, plaisant aux filles et doué dans les disciplines sportives. Au sprint, son seul rival est Charles Éboué, fils de Félix Eboué.
L'arrestation de son père en octobre 1939 est un évènement marquant qui renforce son ardeur militante. Réfugié avec sa mère et son frère dans la Manche, il revient alors seul à Paris, où il milite clandestinement au sein des Jeunesses communistes. Il écrit une lettre au président de l'assemblée Edouard Herriot pour demander la libération de son père. Avec l'occupation de Paris par les Allemands et l'instauration du gouvernement de Vichy, Guy déploie une grande ardeur militante pour coller des «» et distribuer des tracts qui reflètent la ligne politique de son parti en été 1940.
Quelle est la teneur de ces tractsOn y dénonce évidemment l'occupation étrangère mais c'est surtout la misère qui est épinglée«magnats d'industrie (Schneider, De Wendel, Michelin, Mercier [...]), tous, qu'ils soient juifs, catholiques, protestants ou francs-maçons, par esprit de lucre, par haine de la classe ouvrière, ont trahi notre pays et l'ont contraint à subir l'occupation étrangère [...] De l'ouvrier de la zone, avenue de Saint-Ouen, à l'employé du quartier de l'Étoile, en passant par le fonctionnaire des Batignolles [...] les jeunes, les vieux, les veuves sont tous d'accord pour lutter contre la misère…». Ils réclament également la libération des prisonniers communistes.
Guy est arrêté à 16 ans le 13 octobre 1940 au métro Gare de l’Est par des policiers français qui recherchent les militants communistes. Les policiers le passent à tabac pour qu'il révèle les noms des amis de son père. Emprisonné à Fresnes, puis à Claivaux, il est ensuite transféré malgré son acquittement au camp de Chateaubriant (Loire Atlantique), où étaient détenus d'autres militants communistes généralement arrêtés entre septembre 1939 et octobre 1940. Il est à la baraque 10, la baraque des jeunes où il se lie d'amitié avec Roger Sémat et Rino Scolari. Ce dernier, un peu plus âgé que lui deviendra un des responsables FFI au moment de la Libération de Paris.
Le 20 octobre 1941, Karl Hotz, commandant des troupes d'occupation de la Loire Inférieure, est exécuté à Nantes par trois jeunes communistes. Le ministre de l'Intérieur du gouvernement de collaboration de Pétain, Pierre Pucheu, sélectionne des otages communistes «éviter de laisser fusiller 50 bons Français»18 emprisonnés à Nantes, 27 à Châteaubriant et 5 Nantais emprisonnés à Paris.
Deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressés à la Sablière, vaste carrière à la sortie de Châteaubriant. En trois groupes, les 27 otages s'y appuient, refusent qu'on leur bande les yeux et donnent leur vie en s'écriant «la France». Guy Môquet est le plus jeune. Il a un évanouissement mais il est fusillé dans cet état. Il est abattu à 16h00. Avant d'être fusillé, il avait écrit une lettre à ses parents.




LE MASSACRE DE LA CASCADE DU BOIS DE BOULOGNE

16-17 AOÛT 1944

Au mois d'août 1944, le vent de la défaite souffle sur les armées allemandes qui vont se livrer à une série de massacres sur les mouvements de résistance à Paris dont celle de la cascade du bois de Boulogne. .
Le monument de la cascade rend hommage aux martyrs





Guy Môquet à sa station de métro
Ainsi que d'autres compagnons d'infortune

Guy Môquet (ligne 13)

Charles Michels (ligne 10) Fusillé comme otage à Châteaubriant le 22 octobre 1941

Colonel Fabien (Pierre Georges) (ligne 2)
"Combat" Franc-tireur et partisan. Fabien sera tué le 27 décembre 1944 à Habsheim par l'explosion d'une mine.

Corentin Cariou (ligne 7) Conseiller municipal du 19ème arrondissement, fusillé comme otage le 7 mars 1942

Corentin Celton (ligne 12) Résistant, fusillé au Mont Valérien le 29 décembre 1943

Gabriel Péri (ligne 13) Député communiste fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont Valérien

Jacques Bonsergent (ligne 5) Fusillé au bois de Vincennes le 23 décembre 1940

Marx Dormoy (ligne 12) Ancien ministre de l’Intérieur du Front populaire, assassiné par des militants d’extrême-droite le 26 juillet 1941

Estienne d’Orves (ligne 12 - Trinité) Officier de marine, Français libre, exécuté le 29 août 1941 au Mont Valérien



Injonction présidentielle,
la lecture de la lettre de Guy Môquet divise les profs...


Mercredi 29 août 2007
PARIS (AFP) -
La lecture de la lettre de Guy Môquet aux lycéens le 22 octobre, date anniversaire de sa mort, partage les professeurs d'histoire, les uns dénonçant un document "purement émotionnel", "fait du prince", les autres saluant une initiative "très parlante" pour l'élève.

Le 16 mai, jour de sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy avait demandé que la lettre d'adieux aux siens écrite par le résistant communiste, fusillé par l'occupant allemand le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Atlantique) à l'âge de 17 ans, soit lue en début d'année à tous les lycéens de France.
"En classe ou en grand groupe", cette lecture, qui aura lieu le 22 octobre au matin, pourra être confiée à "un résistant ou un déporté" ou à toute personnalité "dont l'engagement pourrait sensibiliser les élèves", selon le ministre Xavier Darcos, qui a cité mercredi "les élus, le monde sportif, les artistes".
Elle pourra être suivie d'autres lectures, "à l'initiative de chacun" et "se poursuivra par une réflexion collective" en classe.
"C'est peu pertinent car, si cette lettre est poignante, son contenu n'est pas très révélateur de la période historique. On est dans l'émotion, et non dans l'intellect. Or on ne peut pas comprendre l'histoire par quelques sursauts d'émotion", estime Aude Lesage, prof au lycée Pierre Corneille à Rouen (Seine-Maritime) interrogée par l'AFP.
Anne-Marie Cheny, prof à Yvetot (Seine-Maritime), confirme: "ce n'est pas un document historique intéressant. Les raisons qui ont amené Guy Môquet à résister, par exemple, ne sont pas claires. Pourquoi ne pas lire la lettre de Missak Manouchian (résistant d'origine arménienne, fusillé par les Allemands en février 1944, ndlr), où c'est explicite ?".

François Bouyer, 37 ans, professeur au lycée Léonard de Vinci à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dénonce auprès de l'AFP "l'intervention directe du politique sur les programmes. C'est le fait du prince ! Parce que Sarkozy a été touché par cette lettre, il faudrait la lire dans tous les lycées de France et de Navarre !"
"Les élèves vont nous demander: pourquoi cette lettre en particulier ? Il nous faudra répondre: +c'est parce que Sarkozy l'a voulu+!", renchérit Valérie Lasorak, prof à La Ravoire, près de Chambéry (Savoie).
Plusieurs professeurs notent par ailleurs un problème en ce qui concerne l'avancement dans les programmes d'histoire. "En octobre, en seconde, on étudie plutôt +la Méditerranée au XIIe siècle+, ça viendra comme un cheveu sur la soupe !", affirme Mme Lasorak.
Président de l'association des professeurs d'histoire géographie (APHG), Hubert Tison accueille, lui, favorablement l'initiative, "à condition d'expliquer et de remettre en perspective la période aux élèves".
Pour Olivier Jaulhac aussi, prof à Egletons (Corrèze), la lettre de Guy Môquet est "un document patrimonial extrêmement émouvant qui, entouré d'une certaine solennité, devrait s'avérer très parlant pour l'élève".

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