Menu principal:
Et. Balzac > Histoire Balzac > Aujourd'hui
"Rencontres balzaciennes"
L'an dernier notre collègue de philosophie, Michel Rotfus, initiait un cycle de conférences - débats animées par des spécialistes.
Ces conférences qui se déroulent une fois par mois, le jeudi de 18H à 19H 30 (sauf la première d'octobre, un mardi) sont ouvertes à tous, lycéens professeurs, parents, relations etc.
Les dates retenues actuellement sont :
Mardi 23 octobre : Y a-t-il un propre de l'homme ? Par Elisabeth de Fontenay.
Jeudi 15 novembre : Enfances de lecture. Par Anne Marie Garat.
Jeudi 6 décembre : Soins et attention: réflexion sur l'éducation. Par Bernard Stiegler.
Jeudi 17 janvier : Colonie, post colonie Par Seloua Luste Boulbina.
Jeudi 14 février : Logiques et limites de l'homme biomédical. Par Roland Gori.
20 mars : Marie Garat. Enfances de lecture.
17 avril : : les Temps Modernes et Simone de Beauvoir
Détails du cycle de conférences
Rencontres balzaciennes
Penser et comprendre le monde qui se fait et qui vient
La fulgurance des nouveautés, l’effondrement et la transformation des mondes et des certitudes anciennes, la complexité et la confusion des débats, la multiplication des savoirs, -nouvelles connaissances ou fausses sciences-, appellent l’urgence des clarifications qui aident à maintenir l’idéal et l’efficacité de nos lieux d’enseignements.
Ces Rencontres ont pour ambition d’aider à penser le monde qui se fait et qui vient.Des personnalités, reconnues pour leur compétence et leur notoriété, viennent traiter des questions aujourd’hui en débat et qui concernent les évolutions de notre société. Elles s’adressent aux lycéens, aux professeurs, aux membres de la communauté scolaire, aux parents d’élèves, et au-delà à ceux des autres établissements.
En renouvelant les approches, en ouvrant de nouveaux rapports entre les champs disciplinaires elles contribuent à compléter le travail qui s’effectue naturellement au lycée et à rendre chacun mieux apte à apprendre le goût des valeurs avérées comme celui de l’inédit, à courir le risque de l’erreur qui s’appelle aussi liberté et à expérimenter l’utopie qu’est la réinvention des pratiques du monde.
Ces Rencontres sont organisées par le Lycée International Honoré de Balzac, Paris 17ème;
Comité de directionRencontres Michel Rotfus, professeur de philosophie; Jacqueline Marguin, proviseurElisabeth Roudinesco, historienne, chargée de conférence à l’Ecole pratique des hautes études (IVème section), directrice de recherches à Paris VII.
Toutes les interventions auront lieu sous forme de conférence-débat.
qui se tiendront dans la salle des fêtes de 18h. à 19h.30 du
Lycée international Honoré de Bazlac, 118 boul Bessières , 75017 Paris
(métro Porte de Clichy, ligne 13RER Cbus 54, 74, PC3)
Entrée libre
Programme Rencontres balzaciennes
2007 - 2008
Mardi 23 octobre :Y a-t-il un propre de l'homme ? Par Elisabeth de Fontenay.
L'affirmation du propre de l'homme s'est effectuée par différence d'avec les animaux. Ceux-ci ont tantôt connu un âge d’or, tantôt un avilissement qui les reléguait du côté de la machine. Le monde de la production industrielle et de la recherche médicale en fait des objets de consommation de masse traités de façon abjecte. Ce qui n’est pas sans rapport avec l’inhumanité des traitements que les hommes s'infligent les uns aux autres et dont l’histoire moderne et contemporaine atteste. Les frontières qu’on a pu croire définies et définitives sont remises en causeles questions nouvelles d’un droit des animaux, mais par celle aussi d’une naturalisation de l’homme qui conteste tout l'héritage philosophique et l'ancien partage. Que penser d’une possible disparition du propre de l'homme ?
Professeur honoraire à la Sorbonne, E. de Fontenay a écrit notamment :Les figures juives de Marx (Galilée, 1973), Diderot ou le matérialisme enchanté (Grasset, 1984), Le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité (Fayard 1998)
Jeudi 15 novembre Enfances de lecture. Par Anne Marie Garat.
"Je parle des enfances de la lecture. Non pas de lecture enfantine, Encore moins de littérature de jeunesse, qui est infantile. Je parle d'une jeunesse de la lecture, tant ce que nous connaissons vient de ce qui est dit écrit bien avant nous dans les livres, tant la littérature nous précède et nous engage au monde.
Je parle des baptêmes et des épiphanies qui m'ont donné lecture, et puis écriture".
Anne Marie Garat a enseigné le cinéma. Elle a publié de nombreux romans, dont Aden qui a obtenu le prix Fémina en 1992, L'amour de loin, Les mal famés (prix Marguerite Audoux), Nous nous connaissons déjà, On ne peut pas continuer comme ça.
Jeudi 6 décembre : Soins et attention: réflexion sur l'éducation. Par Bernard Stiegler.
Penseur peu médiatique qui se refuse au petit écran, Bernard Stiegler est certainement un de ceux qui aura le plus marqué la réflexion sur les nouvelles techniques de la communication: il s'agit de penser l'autodestruction du monde capitaliste où mondialisation et phénomène d'uniformisation des comportements et des modes de vie s'attaquent à la singularité des individus et des cultures.
C'est à partir de là qu'est réabordée la question de l'éducation en procédant à une relecture critique des réflexions de Michel Foucault.
Bernard Stiegler est de formation philosophique. Il a cependant révélé dans Passer à l'acte, (2003), qu'il a passé cinq années en prison pour des attaques à main armée. C'est là qu'il entame des études de philosophie. Il devient docteur de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a été directeur de recherche au collège international de philosophie, professeur et directeur de l'unité de recherche qu'il a fondé en 1993 "Connaissances, Organisations et Systèmes Techniques" à l'Université de technologie de Compiègne, directeur général adjoint de l'institut national de l'audio visuel (INA), puis directeur de l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/musique (Ircam) jusqu'en 2005, puis enfin directeur du développement culturel au Centre Georges Pompidou où il dirige également l'Institut de Recherche et d'innovation (IRI) qu'il a créé en avril 2006.
Depuis La technique et le temps , ouvrage en six volumes dont trois sont parus aux éditions Galilée, La faute d'Epiméthée (1994), La désorientation (1996), Le temps du cinéma et la question du mal-être (2001).tome 1 et 2 (1994-96) il a publié de nombreux ouvrages dont les plus récents: La télécratie contre la démocratie (2006), Ré enchanter le monde : la valeur esprit contre le populisme industriel (avec Marc Crepon, …; 2006); De la démocratie participative: fondements et limites (2006).
Jeudi 17 janvier : Colonie, post colonie Par Seloua Luste Boulbina.
" La tâche qui persiste est d’élaborer une conception et une pratique tout autre que celles qu’inspirait la modernité». A réajuster ces dernières, même subtilement, à l’état présent des choses, on ne ferait que fabriquer et répandre de la fausse monnaie. Il y a certes de l’intraitable qui s’obstine dans le système présent, mais on ne saurait en localiser et en soutenir les expressions ou les signes dans les mêmes régions de la communauté et avec les mêmes moyens qui étaient celles et ceux d’il y a un demi-siècle.»
Jean-François Lyotard La Guerre des Algériens Ecrits 1956-1963 Galilée 1989
On croit quelquefois que le terme «colonie», créé par Achille Mbembé, désigne une permanence du passé, la recherche d’un temps perdu, une douloureuse mémoire, en bref, une espèce d’éternité. En réalité, il s’agit, bien au contraire, de penser le présent, un présent singulier. Il s’agit de le penser de part et d’autre, puisque la colonie est le lieu d’un grand partage, celui des indigènes et des nationaux, des anciens et des modernes, des hommes de rien et des hommes de bien.
Seloua Luste Boulbina, agrégée de philosophie et docteur en sciences politiques, a réalisé la première étude universitaire sur les Grands Travaux à Paris (1981-1995). Enseignante de philosophie à Paris en classe préparatoire aux grandes écoles et à l'institut des sciences politiques, elle collabore aux Temps modernes, aux Cahiers philosophiques ainsi qu'à Philosophie Magazine. Elle est responsable de séminaire au Collège international de philosophie.
Jeudi 14 février: Logiques et limites de l'homme biomédical. Par Roland Gori.
Quand le traitement de la souffrance psychique dépend de plus en plus d'une psychiatrie au service de l'ordre néolibéral, que devient l’intime, pris entre les thérapies pharmacologiques, comportementalistes, cognitivistes, et le "coaching" ?
Sous un habillage pseudo scientifique qui légitime l'idéologie à la mode, hygiéniste et sécuritaire, il faut que tout soit transparent, rentable, socialement et politiquement correct. On assiste à une médicalisation scandaleuse de la souffrance psychique qui vise à faire croire aux patients qu'ils sont responsables de leurs troubles et qu'on va les guérir par le dressage. Monde totalitaire ou le psychisme ne constitue plus cet espace de liberté ou de révolte permettant au sujet de ne pas être sous emprise, mais doit se soumettre à l’idéologie du contrôle absolu de soi par soi, de la jouissance sans limite, de la consommation érigée comme principe éthiquement supérieur.
Roland Gori est psychanalyste et professeur de psychopathologie à l'université d'Aix Marseille. Il a publié notamment Logique des passions (Denoël, 2002), La santé totalitaireessai sur la médicalisation de l’existence (Denoël, 2005), Le consentement. Droit nouveau du patient ou imposture, (In press, 2006), L’empire des coachsune nouvelle forme de contrôle social (Albin Michel, 2006).
Jeudi 20 mars : Anne Marie Garat. Enfances de lecture.
17 avril : : les Temps Modernes et Simone de Beauvoir
A l'occasion de la sortie du numéro spécial des Modernes sur Simone de Beauvoir.
Liliane Kandel responsable du numéro et Elisabeth Roudinesco,eur.